EuroBusiness Media (EBM) : Steria, leader européen de services informatiques aux entreprises et aux administrations, publie ses résultats pour l’exercice 2011. François Enaud, bonjour, vous êtes le Président de Steria. Quelles sont vos commentaires sur la performance 2011 du Groupe, notamment en termes de croissance du chiffre d’affaires ?
François Enaud : Tout d’abord nous sommes satisfaits d’avoir atteint notre objectif ; la croissance à +3,3% sur l’année 2011 a été plus forte qu’en 2010. Pour contribuer à cette croissance, nous avons l’Angleterre, qui était en croissance positive, comme attendu. La France, qui a une très bonne dynamique tout au long de l’année, avec +4,4% de croissance. L’Allemagne avec +1% de croissance, malgré une activité assez difficile dans la Banque. Et les autres pays européens qui ont eu une très forte croissance à +9%, notamment tirée par la Scandinavie. Il est intéressant de noter que le quatrième trimestre a été d’une très bonne tenue, assez solide, malgré un environnement européen assez difficile. Nous avons une croissance de +2,3% sur le quatrième trimestre et notamment des prises de commandes de 550 M€, au même niveau que 2010. Sur l’ensemble de l’année, les prises de commandes ont été tout à fait comparables à celles de 2010.
EBM : Et qu’en est-il en termes de profitabilité pour le Groupe ?
François Enaud : La performance en profitabilité a été bonne, puisque nous avons amélioré notre marge opérationnelle de 30 points de base à 7,4%. Pour contribuer à cette amélioration, l’Allemagne a très fortement progressé de 110 points de base. Nous avons également une nouvelle amélioration en Angleterre et également une amélioration en France. Pour ce qui est du résultat net, malgré des charges de restructuration qui ont augmenté par rapport à 2010, notre résultat net a augmenté de +26% par rapport à ce qu’il était en 2010 et le résultat net par action dilué a augmenté lui de +23%. Ce résultat net qui s’élève à 55 M€ représente le plus haut historique du Groupe.
EBM : Et quelles ont été les grandes tendances par zone géographique ?
François Enaud : Si nous commençons par l’Angleterre, l’Angleterre a eu une croissance tirée notamment par le Secteur Public avec +4% de croissance et le BPO (Business Process Outsourcing) avec 16% de croissance. Les prises de commandes en Angleterre, notamment sur le quatrième trimestre, ont été assez bonnes, en croissance de +8% et sur l’ensemble de l’année le book-to-bill a été de 1. A noter également en Angleterre la solidité de notre modèle, puisque l’Angleterre a de nouveau amélioré sa marge opérationnelle en la portant à 10,6%, en augmentation de 20 points de base. En France, la croissance a été tirée par le Secteur Public, la Banque et l’Assurance. Les prises de commandes ont été excellentes, en augmentation de +11%, et la marge opérationnelle s’est améliorée de 10 points de base. En Allemagne, la croissance a été tirée par le Secteur Public également, les Transports, les Télécommunications, alors qu’elle a été négative dans la Banque. Par contre, la marge opérationnelle s’est très nettement améliorée de 110 points de base. Du côté des prises de commandes, l’Allemagne a fait une très, très bonne prise de commande, en augmentation de plus de +20%, avec notamment les deux premiers grands succès dans la Tierce Maintenance Applicative pour deux grandes banques allemandes. Et pour les autres pays européens, à noter : une croissance à deux chiffres pour la Scandinavie, la Belgique, la Suisse, particulièrement tirée par le Secteur Public à nouveau, alors que l’Espagne elle s’est contractée, mais avec une décroissance de chiffre d’affaires qui s’est limitée à -5% cette année.
EBM : Votre structure financière s’est améliorée. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre bilan ?
François Enaud : Oui, il est vrai que notre endettement s’est sensiblement réduit depuis 2007, année de l’acquisition de Xansa et notre dette nette ne représente plus que 0,8 fois l’EBITDA et 16% des capitaux propres. A noter également que nous avons signé, notamment en juin 2011, de nouvelles lignes de crédit pour 600 M€ et pour une durée de 5 ans, si bien que nous avons sécurisé le financement du Groupe jusqu’en juin 2016. Et puis je voudrais noter aussi que nous avons, à travers ces nouvelles lignes de crédit, gagné en flexibilité, ce qui fait que nous abordons d’une manière très sereine le refinancement de notre obligation convertible en janvier 2013.
EBM : Enfin, pour conclure, quelles sont vos perspectives et vos objectifs de croissance et de marges pour Steria en 2012 ?
François Enaud : Je crois que d’abord il est important de rappeler que nous restons dans un environnement un peu incertain, notamment sur le premier semestre 2012. Deuxième chose, nous continuons et nous allons finaliser nos programmes de transformation engagés depuis 2010, si bien que dans ce contexte nos objectifs pour l’année 2012 sont d’afficher une croissance organique des revenues légèrement positive, de maintenir une rentabilité opérationnelle au dessus de 7% et comparable à celles que nous avons eues les trois années précédentes, et enfin, de revenir à un free cash flow normatif sur l’ensemble de l’année.
EBM : François Enaud, Président de Steria, je vous remercie.
François Enaud : Merci.