EuroBusiness Media (EBM) : Steria, un des leaders européens des services informatiques, publie ses résultats pour le premier semestre 2011. François Enaud, bonjour. Vous êtes le Président de Steria. Quels sont vos commentaires sur la performance du groupe au premier semestre ?
François Enaud : Nos résultats sont en ligne, tant vis-à-vis de nos attentes, nos prévisions, nos objectifs, que des attentes du marché. Du côté de la croissance organique on peut noter une belle accélération sur le second trimestre à 5,6% versus 1,3% au premier trimestre, avec notamment un retour à la croissance en Angleterre comme attendu et comme annoncé (3,4% versus -3% au premier trimestre), et puis une accélération de la croissance en Scandinavie.
Du côté des ventes la situation reste bonne avec notamment un accroissement du "pipe", du carnet d'affaires, qui maintenant représente 2,5 fois le chiffre d'affaires annuel. Un book-to-bill qui reste supérieur à un, et des belles affaires signées comme ce que nous avons signé pour le Ministère des Transports en Norvège, ou la municipalité de Trondheim également en Norvège, ou également de manière intéressante l'extension du grand contrat pour la force de police de Cleveland qui montre que nous maîtrisons parfaitement ce très grand projet de transformation. Et puis nous avons bien sûr le plaisir d'avoir regagné le projet Eco-taxe puisque nous avons maintenant confirmation de l'Etat que nous allons effectivement démarrer ce très beau projet.
Du côté de l'operating margin, avec 6,7% on est même un petit peu meilleurs que la guidance, l'indication que nous avions donnée en début d'année, ce qui effectivement est satisfaisant.
EBM : Quels sont vos commentaires sur le résultat net au premier semestre ?
François Enaud : La même chose, il est en ligne avec nos attentes; notamment le résultat net courant a augmenté de 15,5% et le résultat net courant dilué par action a augmenté de 13,8%. Alors ça a bénéficié à la fois d'une bonne stabilité de la marge opérationnelle combiné à une nette amélioration de la situation financière, notamment une baisse sensible des frais financiers. Tout cela nous permet de rester confiants pour délivrer l'objectif que nous avions annoncé en début d'année, sur l'ensemble de l'année, en termes d'amélioration du résultat net d'environ 43 millions d'euros publié l'an dernier à environ 50 millions d'euros cette année.
EBM : Quelles étaient les principales tendances par zones géographiques au deuxième trimestre ?
François Enaud : Commençons par l'Angleterre : comme annoncé l'Angleterre a retrouvé de la croissance sur le deuxième trimestre (3,4%) avec notamment une bonne dynamique sur le secteur public qui est en croissance à nouveau. Le BPO, notre activité d'outsourcing de process, qui a augmenté de 31% notamment pour le secteur public, mais aussi notre joint-venture avec le NHS, le Ministère de la Santé britannique, dont l'activité a augmenté de plus de 20%.
Et puis effectivement si on prend d'autres géographies comme la France, on reste sur une dynamique de croissance d'environ 5% avec une très bonne activité dans la finance et dans le secteur public. Et à noter comme je le disais le contrat Eco-taxe qui est relancé et qui va contribuer à partir du second semestre, puisqu'on reprend seulement maintenant l'activité sur Eco-taxe.
Ensuite l'Allemagne avec +4% de croissance reste un pays qui contribue significativement à la croissance du Groupe, avec une très bonne tenue également du secteur public et les premiers succès sur les activités de service et notamment de maintenant applicative qui sont tout à fait prometteurs.
Enfin à signaler la très belle tenue des autres géographies, des autres pays du Groupe, et notamment d'Europe du Nord, Belgique et Suisse qui ont des croissances à deux chiffres.
EBM : Quel est votre point de situation aujourd'hui sur les recrutements, notamment offshore, et aussi sur le taux de turnover ?
François Enaud : Nous sommes alignés aussi sur notre plan de marche pour l'année. On a recruté déjà 2500 personnes depuis le début de l'année, dont 600 en France et 1200 en Inde, c'est-à-dire que le recrutement en Inde continue de représenter un recrutement sur deux, 50% de nos recrutements.
Du côté du turnover on reste assez stable par rapport à l'an dernier, à 16%. Du 31 mars au 30 juin on a eu un accroissement net des effectifs de 2,2%, et sur l'ensemble de l'année on confirme notre objectif de croître nos effectifs en net de 1200 personnes.
EBM : En juin vous avez signé des nouvelles lignes de crédit en remplacement par anticipation des lignes existantes. Quels sont vos commentaires sur ce sujet ?
François Enaud : Effectivement nous avons signé 600 millions d'euros de lignes de crédit qui viennent se substituer à celles que nous avions précédemment. C'est intéressant de noter que cette syndication internationale a été très largement sursouscrite. Cette nouvelle syndication, cette nouvelle facilité de 600 millions d'euros nous permet bien sûr de gagner en flexibilité, d'avoir surtout une visibilité et une maturité plus longues - on reprolonge de cinq ans, donc on a maintenant ces lignes de crédit jusqu'en fin 2016 -, ça nous permet aussi d'envisager, le cas échéant, le remboursement de notre obligation arrivant à terme en 2013 avec beaucoup de sérénité. Et il est important aussi de noter que nous avons négocié des conditions de prêt tout à fait intéressantes puisque globalement le coût de la dette, toutes choses étant égales par ailleurs, qui était de 4% va passer à 3%.
EBM : Enfin pour conclure quelles sont vos perspectives pour le second semestre et votre guidance pour l'année pleine ?
François Enaud : Nos résultats du premier semestre confirment la vision que nous avions de l'année au mois de janvier - qui a fait l'objet des indications données au marché - donc nous confirmons la guidance donnée au marché en ce début d'année avec une croissance du chiffre d'affaires entre 3% et 4%, une marge opérationnelle au moins au niveau de l'an dernier - je rappelle que c'était 7,1% - et je confirme également l'amélioration du résultat net courant publié l'an dernier qui était de 43 millions d'euros à une valeur pour cette année autour de 50 millions d'euros.
EBM : François Enaud, Président de Steria, je vous remercie.
François Enaud : Merci.