Eurobusiness Media (EBM) : Nexity première société intégrée des métiers de l'immobilier en France a publié ses résultats pour l'année 2018. C'est le plaisir d'être avec son Président-Directeur général. Alain Dinin, Bonjour.
Alain Dinin : Bonjour. D'abord ce ne sont pas les métiers de l'immobilier, c'est une société de services à l'immobilier. J'y tiens beaucoup. En fait de façon assez paradoxale nous ne faisons pas d'immobilier puisque nous ne possédons pas en tant que Nexity d'actifs. Nous sommes une société de services auprès de nos clients. Nous nous sommes transformés il y a quatre ans. Nous avons pris un axe de transformation plate forme de services. Ceci étant, les métiers fonctionnent bien et les différents métiers du groupe fonctionnent bien. Les résultats sont au rendez vous +16% sur le chiffre d'affaires +14% sur l'EBITDA. On est même capable d'annoncer et de dire au marché nos résultats des trois prochaines années.
EBM : Alors où en êtes vous sur la transformation en plateforme de services ?
Alain Dinin : La plateforme de services correspond d'abord à une orientation vers le client. Trois clients chez Nexity : la collectivité qui est un partenaire naturel. Quand on construit des logements, qu'on fait vivre des gens dans des bureaux ou qu'on est dans l'activité immobilière et bien il faut faire travailler les collectivités. Donc il faut être partenaire des collectivités. Un client qui est le client entreprise sur lequel il y a beaucoup de choses à faire. On vient par exemple cette année de prendre la participation majoritaire dans une société de co-working qui s'appelle Bureaux A Partager. On est aussi le principal opérateur du property management en France avec 11 millions de mètres carrés gérés et puis sur le logement on travaille sur l'ensemble de la chaîne du logement : du très social avec des pensions de famille dont l'objectif n'est pas de gagner de l'argent mais d'aider des gens à vivre jusqu'aux personnes âgées non médicalisées où on a pris la majorité d'Aegide-Domitys. On intervient sur l'ensemble de ces sujets et la plate forme de services c'est le mix autour de ses clients, de tous ces métiers. Est ce que c'est facile ? Non. Est ce qu'il faut changer les individus et les organisations ? Oui et en même temps comme nos métiers fonctionnent bien_ puisque comme vous le savez dans beaucoup de ces métiers nous sommes en carnet de commande dans le logement. Dans les métiers de syndic il y a une forme de résilience et de récurrence. On a un carnet de commandes qui a augmenté et aussi qui est à 4 milliards et demi, ce qui nous donne deux années de chiffre d'affaires devant nous. Et puis les perspectives nous permettent de pousser notre entreprise vers cette transformation. Elle n'est pas encore effective partout mais on a déjà beaucoup de signe et d'ailleurs les marchés financiers commencent à le prendre en compte.
EBM : Justement quelles sont vos perspectives pour 2019 ?
Alain Dinin : Pour 2019, on a dit au marché on fera +5% sur le chiffre d'affaires et sur le résultat. En fait, c'est ce qu'il faut avoir en tête c'est que le résultat d'une année a assez peu d'importance ce qui est important c'est la tendance. La tendance c'est qu'entre 2018 et 2021 nous ferons en moyenne 10% de croissance de notre chiffre d'affaires et notre résultat. Qu'est ce que cela veut dire ? Ca veut dire qu'en 2021, on sera pas loin de 700 millions d'EBITDA et qu'on est capable aujourd'hui, en tant que société dans le monde compliqué dans lequel nous sommes, avec les enjeux est ce qu'il y a un cycle immobilier, est ce qu'il y a des taux d'intérêt, est ce que tout ça...parce que l'organisation du groupe est une organisation qui est foisonnante mais structurée de façon industrielle, on est capable de dire "voilà nos résultats des trois prochaines années". A nous de faire mieux. A nous de ne pas décevoir. Une année à 5% ne veut pas dire que l'année suivante sera moins bonne ou que cette perspective ne sera pas confirmée. Nous confirmons nos objectifs. Nous distribuons 2,50€ de dividende et nous avons une perspective, au fonds de moyen terme, une stratégie qui est comment faire de Nexity une entreprise utile dans le monde dans lequel elle exerce. Quelque part, peut être un jour, une entreprise à missions.
EBM : Est ce que vous pourriez nous en dire un peu plus sur les principaux éléments du plan stratégique ?
Alain Dinin : Les principaux éléments, c'est l'addition de l'ensemble de ces métiers cohérents au service de ses clients. Après, dans le day-to-day comme diraient les Anglo-Saxons, le travail au quotidien, il y a beaucoup de choses à faire. La stratégie c'est d'être utile dans ce monde en transformation. C'est d'être agile. C'est donc une entreprise qui est composée, peut-être de trop de métiers ou de beaucoup de métiers_ plus de 50 métiers, une flottille d'activités en même temps souple, très ancrée régionalement, très ancrée auprès de ses clients, en même temps stratégiquement organisée pour que les flux financiers soient maîtrisés. Tout ça, c'est le travail que nous faisons et c'est notre plan stratégique. Au fond c'est de devenir une entreprise incontournable. Quelque part, vous auriez un sujet de votre vie de tous les jours (bureaux, logements, activités), vous diriez je vais d'abord chez Nexity, on verra après.
EBM : Vous avez récemment annoncé une évolution de la gouvernance. Pouvez vous nous expliquer ce que cela signifie pour Nexity et nous parler de votre nouvelle organisation ?
Alain Dinin : L'évolution de la gouvernance pour être très clair : je suis aujourd'hui Président-Directeur général de Nexity. Au 22 mai, après l'assemblée générale, si elle me confirme et si elle me redonne un mandat d'administrateur, je ne serai que président de cette société. Il y aura un directeur général, en l'occurrence Jean-Philippe Ruggieri qui m'accompagne depuis quinze ans et qui est le spécialiste du client particulier chez Nexity, lui même accompagné d'une équipe de dirigeants principaux. En fait, c'est plutôt un primus inter pares dans une équipe de quatre : Véronique Bedague-Hamilius sur les sujets autour de la collectivité et du client entreprise, Julien Carmona autour du client interne et de tout ce qui tourne autour de la stratégie et du développement puis Frédéric Verdavaine qui a les plus gros effectifs, les grosses structures sur les activités de services incluant Aegide-Domitys, les activités de résidences étudiantes, les activités de métier de syndic. Cette équipe là c'est une équipe collégiale. Il faut un primus inter pares, c'est Jean-Philippe Ruggieri ; il sera nommé le 22 mai_ si l'ensemble de l'assemblée générale le confirme, il sera nommé directeur général et je serai président ce qui est en fait une autre façon pour moi de m'impliquer dans l'entreprise. Je serai président pour la durée de mon mandat_ quatre ans. Je suis le représentant en action de concert de 20% du capital de cette société donc je reste l'actionnaire représentant le plus d'actionnaires dans cette entreprise. A ce titre là mon objectif c'est de faire accroître la valeur et de ce fait j'ai demandé au conseil d'administration_ qui l'a accepté, on va le proposer à l'assemblée générale_ d'avoir une présidence étendue. Je conserve la manœuvre de cette entreprise, sa stratégie, ses engagements financiers, le choix des hommes de façon claire sous contrôle bien sûr du conseil d'administration et en accord avec la Direction générale de façon à permettre à cette entreprise de se pousser vers son futur et de fabriquer le prochain plan stratégique. On va y travailler. Quand ce sera prêt, on l'annoncera au marché, on aura l'occasion de se revoir de façon à ce qu'au final je puisse me consacrer à ce qui me paraît important et que je ne sois pas pris par le quotidien de cette entreprise qui est devenue tellement complexe qu'au fond j'ai besoin d'une équipe resserrée. Cette gouvernance, c'est une évolution. Ce n'est ni une succession ni un remplacement. C'est une évolution, une préparation d'une transition. Mon mandat est pour quatre ans. Je suis là pour quatre ans. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir. En tout cas pour les équipes et pour moi c'est quelque chose que nous travaillons ensemble depuis plusieurs mois et on est très en phase pour faire avancer cette entreprise_ et faire qu'au fond la croissance des années prochaines, elle ne sera peut-être pas égale à celle de la croissance des cinq dernières années, on a quasiment doublé en cinq ans donc redoubler encore ça va être difficile_ mais on est dans cette stratégie de pousser notre entreprise vers son futur et c'est l'organisation que j'ai choisie.
EBM : Alain Dinin merci beaucoup.
Alain Dinin : Merci à vous.