EuroBusiness Media (EBM) : Société Générale, un des tous premiers groupes européens de services financiers, publie ses résultats du deuxième trimestre 2015. Frédéric Oudéa, bonjour. Vous êtes Directeur général de Société Générale et vous publiez des résultats en très forte hausse. Quels en sont les principaux moteurs ?
Frédéric Oudéa : Nous publions effectivement des résultats très satisfaisants qui sont le fruit de tout le travail accumulé au cours des dernières années pour créer un business model cohérent, intégré et rentable. Ces résultats confirment la très forte dynamique de tous les métiers; conquête de clients, confiance de nos clients. Bien entendu aussi les fruits de tous les efforts en matière d’’efficacité opérationnelle et baisse du coût du risque. Ce qui nous conduit à une rentabilité sur le trimestre de 10,3 %. Tout cela se fait aussi sur la base d’un portefeuille de crédit de très grande qualité et avec un renforcement du bilan. Je crois vraiment que l’on peut dire que tous les feux sont au vert.
EBM : Tous vos métiers sont en croissance au deuxième trimestre. Pouvez-vous nous donner quelques détails ?
Frédéric Oudéa : Oui, tout à fait. Encore une fois c’est une croissance qui est très bien répartie et très solide. Les métiers de banque de détail en France ont une très forte croissance et conquièrent des nouveaux clients et notamment des clients “mass affluent”, ce qui correspond au déploiement de notre nouvelle banque privée et aussi au rebond de l’activité avec les entreprises. On voit que les crédits repartent et ça c’est une bonne nouvelle. Je pense quand même que l’environnement s’améliore pas à pas.
En ce qui concerne les services financiers et les métiers de banque de détail à l’étranger, à l’exception de la Russie où la situation est totalement sous contrôle et où évidemment on s’adapte à un environnement plus difficile, tous les autres métiers croissent et là aussi avec des fortes conquêtes de nouveaux clients, de la collecte de dépôt, de la croissance de crédit.
Et enfin les métiers de banque de financement et d’investissement et de services aux investisseurs ont là aussi une très belle performance, notamment les activités actions, les métiers de financement, et vraiment je crois que cette croissance est très forte partout dans le Groupe et est très bien répartie.
EBM : A mi-parcours de votre plan stratégique 2016, où en êtes-vous ?
Frédéric Oudéa : Je crois qu’on est vraiment très en ligne avec nos objectifs et quand on regarde dans le détail - à l’exception une nouvelle fois comme je le disais de la Russie dans sa situation spécifique - tous les métiers sont en ligne ou au-dessus de leurs objectifs. La croissance du revenu est très forte, les économies et l’amélioration du coefficient d’exploitation sont en ligne, et en ce qui concerne le coût du risque on est encore plus bas que ce qu’on avait prévu. Donc on avance parfaitement en ligne avec notre trajectoire. Il faut bien sûr rester vigilant dans l’exécution, on a encore dix-huit mois de travail mais tous ces résultats me donnent une grande confiance sur notre capacité à délivrer ce modèle de croissance rentable.
EBM : Justement vous êtes proches de vos objectifs stratégiques. Pourquoi dans ces conditions faire des économies supplémentaires ? Quels en seront les principaux leviers ?
Frédéric Oudéa : Je crois que les banques ne sont aujourd’hui plus tellement différentes de n’importe quelle entreprise industrielle. Elles sont en particulier aussi confrontées à l’évolution des comportements des clients, avec les technologies numériques, qui attendent donc des services parfois même meilleurs, en temps réel, et moins chers. Donc les enjeux d’efficacité opérationnelle, de réduction de coûts, de simplification de nos processus, ce n’est pas du financier c’est du stratégique, pour répondre aux attentes du client. Un peu comme n’importe quelle entreprise industrielle, c’est quelque chose qui doit se faire chaque année, en tirant partie des nouvelles technologies, avec de nouvelles initiatives. Effectivement, alors qu’on vient de terminer une série d’initiatives débouchant sur les résultats attendus qui produisent leur effet, nous avons décidé de relancer une vague d’efforts en matière d’efficacité opérationnelle avec un horizon 2017 et avec une ambition d’ environ 850 millions d’euros d’économies. Ces économies nous permettent, je le répète, de satisfaire les besoins des clients, d’investir notamment dans le digital et bien entendu de financer, en même temps, les coûts réglementaires. Je crois, quand on se projette dans l’avenir, que désormais c’est probablement cet enjeu du numérique, la transformation des réseaux de détail, qui est l’enjeu numéro un. Je crois qu’on est très bien partis. Nous avons fait déjà beaucoup et nous pouvons partir d’un socle robuste en matière de capacité à innover et d’applications. Mais cette trajectoire ne fait que commencer, cette transformation ne fait que commencer, et on va bien entendu l’accélérer dans les prochaines années.
EBM : Frédéric Oudéa, Directeur général de Sociéte Générale, merci beaucoup.
Frédéric Oudéa : Merci.