EuroBusiness Media (EBM): AXA, leader mondial de l’assurance et de la gestion d’actifs, publie ses résultats pour le premier semestre 2012. Henri de Castries, bonjour, vous êtes le Président-directeur général d’AXA. Quel bilan faites-vous de ce premier semestre 2012 ?
Henri de Castries : Je pense que ce sont des résultats très satisfaisants dans un environnement qui est resté difficile. C’est vrai que le second semestre de l’année dernière avait été difficile à cause de la crise européenne. Cette crise européenne s’est poursuivie pendant le premier semestre de cette année. Malgré cet environnement, nous enregistrons des résultats qui sont en légère progression ou stables, selon les indicateurs que l’on prend. Si vous regardez le résultat opérationnel, il est en légère progression : 80% de ce résultat vient d’activités qui sont peu sensibles à l’environnement financier – l’Assurance Dommages, la Santé & la Prévoyance – où nous enregistrons de belles progressions, même sur l’Epargne et l’Asset Management qui est un segment, lui, plus affecté par la crise. Notre niveau de profitabilité reste bon. Le résultat total, lui, si on le retraite des éléments liés aux plus-values exceptionnelles que nous faisions l’année dernière pour avoir cédé des activités, il est stable, ce que nous considérons être une bonne performance dans un environnement qui reste très difficile. Le bilan est un bilan très solide, ce qui est important pour une institution financière dans une conjoncture comme celle que nous connaissons. Les ratios de solvabilité sont à des niveaux très élevés : leur plus haut historique pour le ratio qu’on appelle Solvabilité I, un niveau qui est très confortable pour le ratio de Solvabilité II, qui est le ratio selon lequel on nous mesurera dans le futur si les réformes envisagées sont adoptées. Donc, au total, une bonne performance dans un environnement qui n’était pas favorable.
EBM : Comment avez-vous progressé dans la réalisation de votre plan stratégique Ambition AXA ?
Henri de Castries : Malgré encore une fois un environnement qui est plutôt un environnement fait de vents contraires, nous progressons sur les trois fronts : le front de la sélectivité, le front de l’accélération et le front de l’efficacité. Sur la sélectivité, comme je le disais tout à l’heure, les activités sur lesquelles nous avons voulu mettre l’accent – l’Assurance Dommages, la Santé & la Prévoyance – progressent. Dans la partie Assurance Vie et Epargne, l’évolution du mix produit permet là aussi de se concentrer sur les produits qui génèrent des marges qui sont pour nous des marges satisfaisantes. Donc sur le front de la sélectivité, les choses progressent bien. Egalement d’ailleurs géographiquement, parce qu’on voit que notre croissance dans les pays émergents est une croissance très satisfaisante : 17% sur l’Assurance Dommages, 9% sur la partie Assurance Vie. Sur le front de l’efficacité, nous continuons à générer des économies ou de la productivité de manière parfaitement en ligne avec ce qui est notre plan de moyen terme, Ambition AXA. Enfin, sur ce qui est l’accélération, je le disais tout à l’heure, nous accélérons dans les pays émergents, mais nous avons aussi procédé à un certain nombre d’opérations de réallocation de nos fonds propres. J’en prendrai pour exemple au cours de ce semestre l’opération que nous avons faite de rachat des activités d’Assurance Dommages de HSBC, ou le lancement officiel maintenant de notre joint-venture en Chine avec ICBC qui est la plus grand banque chinoise. Donc nous progressons.
EBM : Quelles sont vos priorités pour le second semestre de 2012 ?
Henri de Castries : Pour le second semestre, je pense qu’il faut tenir le cap dans un environnement qui va rester très incertain. On le voit chaque jour, la crise européenne n’est pas réglée. La conjoncture macroéconomique ne semble pas s’améliorer. Il faut maintenir le cap sur ces trois axes. L’axe de la sélectivité : il faut que nous continuions à revoir le mix de nos produits, à pousser les géographies, les modes de distributions, les territoires sur lesquels nous avons une demande forte des clients à des conditions qui sont satisfaisantes pour nous. Il faut que nous poursuivions nos efforts d’efficacité : un des grands chantiers du Groupe aujourd’hui est ce que nous appelons la digitalisation, c'est-à-dire comment utiliser internet pour améliorer la qualité du service au client et, accessoirement, réduire nos coûts et donc rendre nos produits plus abordables. Enfin, sur le plan de la réallocation de nos ressources, là aussi, il faut continuer les efforts que nous avons engagés.
EBM: Henri de Castries, Président-directeur général d’AXA, je vous remercie.
Henri de Castries: Merci.